mercredi 5 septembre 2012

RdL, La revue des Livres


Nom du magazine : RdL
Sous-titre : La Revue des Livres
Numéro : 04
Périodicité : bimestriel
Format : 235X300mm
Nombre de pages : 80 pages
Parution : mars-avril 2012
Prix : 5,90€
Ce bimestriel, bien discret face aux périodiques littéraires sur papier glacé, se revendique comme un magazine de « critique politique, sociale et culturelle, ancré à gauche, qui entend discuter et diffuser les nouvelles pensées critiques et les recherches les plus innovantes… notamment en philosophie, sciences sociales et histoire. » Le numéro 004 (mars-avril 2012) présente un aspect presque austère, proche du noir et blanc et lorsqu’elles sont utilisées (c’est plutôt rare), les couleurs ne s’imposent jamais. Même la présentation est sobre, deux colonnes, dans les marges des phrases clés de l’article, quelques photos noir et blanc sur une demi-page, parfois quelques schémas et des inscriptions sur fond coloré. Huit pages en moyenne pour les sujets. Le tape-à-l’œil cède la vedette à un contenu dense et copieux.
En tête du sommaire, un « Entretien avec Stathis Kouvélakis sur une crise sans précédent ». Le titre : Grèce : destruction programmée d’un pays. Un regard tout à fait neuf, loin de tout ce qu’on a pu entendre sur ce pays en crise. Où l’on découvre de l’intérieur un peuple que l’on maintient la tête sous l’eau et qui ne pourra pas s’en sortir. Dès le premier article, le ton est donné.
Et la suite est de la même veine : longs articles, techniques mais accessibles, rédigés en solo ou en duo sur des sujets de société hors des clichés et des sentiers battus. Quelques titres : « Quand les socialistes libéraient la finance », « Pour une écologie des lignes », « Et mes seins tu les aimes », « La singularité de Kafka »… Les livres sont très présents car ils servent de prétexte à l’écriture et au développement des idées. Certains ouvrages nous viennent de l’étranger, comme Capitals Rules (Rawi Abdelal) ou The perception of the Environment (Tim Ingold), la plupart sont de langue française Beauté fatale (Mona Chollet), Kafka en colère (Pascale Casanova) ou ont été traduits Une brève histoire des lignes (Tom Ingold), Imaginaire des Balkans (Maria Tedorova). Parfois c’est l’œuvre entière qui est sujet à réflexion. Les rédacteurs ne se contentent pas d’un compte-rendu impersonnel des livres, ils mettent leur talent à donner à rendre lisibles les ouvrages support et souvent y mêlent aussi leur propre réflexion. Chaque sujet est appuyé par de longs extraits qui donnent une bonne idée du ton et style de l’ouvrage.
Outre les comptes-rendus de livres, La Revue des Livres propose quatre rubriques pédagogiques toujours aussi denses, « Le point sur », « Géographie de la critique », « Le Portrait », « Expérimentations politiques ».
Une fois dépassée l’appréhension causée par le dépouillement du magazine, il suffit d’un article (au choix du lecteur) pour se faire une opinion, positive en ce qui me concerne, et confirmée par le reste de la revue. Au fil des pages, il souffle un petit air revigorant, bien rare par les temps qui courent, celui de découvrir enfin des idées neuves, fouillées, argumentées tout en restant intelligibles à bon nombre de lecteurs. Et cela fait un bien fou de se muscler ainsi la cervelle avec autre chose que de la matière toute faite et bien pensante. Savoir ainsi qu’il existe des pistes inexplorées vous redonne une belle pêche, et un moral lui aussi neuf. Quand on aura mis un petit bémol sur quelques pages en isme un peu touffues et qu’on aura ajouté que l’iconographie, œuvre d’une coopérative artistique (Société Réaliste) nous dépasse un peu, il nous restera à conclure. Ce sera bref : objectif atteint, on en redemande. Vivement le numéro 005. Il faudra patienter un peu, la mise en kiosque est prévue pour le 2 mai 2012.

1 commentaire:

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