Titre : TREIZE JOURS À NEW-YORK VOYAGE COMPRIS
Auteur : Olivier Domerg Editeur : [LE BLEU DU CIEL] Format : 17,5X20,5cm Nombre de pages : 164 pages Parution : juin 2003 Prix : 18€ ISBN : 2-915232-04-0 |
« Livre entièrement écrit et concu à partir des notes, citations, photographies, cartes et documents divers, pris ou prélevés à New-York, lors d’un bref séjour effectué du 14 au 26 mai 1997... » précise l’auteur dans un petit alinéa à la fin d’un ouvrage publié en juin 2003. La précision prend toute son importance quand on se souvient qu’entre le voyage et la publication, il y a eu un certain 11 septembre. Et que cela ait pu modifier le comportement des habitants de l’île de Manhattan comme la perception du voyageur-écrivain.
Des notes, Olivier Domerg en a pris à foison. Il les livre en petits caractères et lignes courtes, sur la gauche de la page. De temps en temps surgit une amplification, une vue à la loupe que l’auteur appelle « un détail travaillé près du corps », plongée dans les entrailles de la ville qui nourrira la photo d’ensemble d’un pixel supplémentaire. À d’autres endroits, le récit s’interrompt pour une respiration de quelques pages, vingt-et-une au total, que l’auteur nomme actions ou poèmes, des textes objets, en prose le plus souvent, aux formes variées : là, apparaît un schéma symbolique, un quadrillage habité de majuscules ; ailleurs, une suite verticale de Z en filigrane d’un carré de texte, soulignant par le trait les lignes fortes de cette ville de la démesure avec ses étages empilés comme des cubes et griffés chacun d’un escalier de secours.
Le récit se décline au jour le jour, dès la pose du pied sur l’aéroport. Il s’interrompt au onzième jour sur une « série policière » en laissant planer le mystère sur les deux derniers journées. Domaine privé peut-être à ne pas jeter en pâture.
Mais l’ouvrage n’est pas terminé pour autant. L’auteur se lance dans un nouvel exercice, « ce qui te reste de N.Y. », douze chapitres (voyage retour non compris peut-être) d’impressions déclinées en vers octosyllabiques assez lâches où le lecteur retrouve un léger résumé (le poète est prolixe) de ce qui a été dit dans le corps du récit, façon peut-être d’imprimer en gras dans les têtes les évocations déjà faites.
Enfin, moyen très habile de taper à nouveau du marteau sur la pointe, dernier passage sur le voyage : une série de photographies en noir et blanc, de Brigitte Palaggi, compagne de voyage. Des « temps de prose », images fortes ou instantanés, comme cette jeune fille étalant et vendant sur la rue le contenu de son appartement ou cette complicité entre le saxophoniste Bill Braxton et son fils sur une scène new-yorkaise, qui impriment si ce n’était déjà fait ce sentiment de démesure et d‘insolite qui se dégage de cette ville dont on ne sort pas indemne.
Au final, l’effet de répétition aidant, les mots accumulés, déformés, minimisés ou épaissis, le graphisme, la mise en forme des textes, donnent de la ville, avec une certaine netteté, un effet de gigantisme avec la course à l’altitude des gratte-ciel dans un quadrillage serré, mais aussi une vision lilliputienne des vies qui s’imbriquent, se brassent et se côtoient de façon ordonnée et presque naturelle dans ce qui ressemble fort à l’organisation d’une ruche.
Dans cet ouvrage, Olivier Domerg laboure de façon très personnelle une parcelle de poésie contemporaine. Du paysage (urbain dans le cas qui nous concerne) exploré, il en extrait un substrat, une âme, un concentré que le lecteur filtre de lui-même. Du foisonnement des mots, de la répétition, pas certain que chacun en obtienne un même élixir. Il est sûr cependant que, sous le foisonnement des mots et l’effet de répétition, le lecteur ait été touché. N’est-ce pas là le but de la poésie ? Original mon cher Watson.
Des notes, Olivier Domerg en a pris à foison. Il les livre en petits caractères et lignes courtes, sur la gauche de la page. De temps en temps surgit une amplification, une vue à la loupe que l’auteur appelle « un détail travaillé près du corps », plongée dans les entrailles de la ville qui nourrira la photo d’ensemble d’un pixel supplémentaire. À d’autres endroits, le récit s’interrompt pour une respiration de quelques pages, vingt-et-une au total, que l’auteur nomme actions ou poèmes, des textes objets, en prose le plus souvent, aux formes variées : là, apparaît un schéma symbolique, un quadrillage habité de majuscules ; ailleurs, une suite verticale de Z en filigrane d’un carré de texte, soulignant par le trait les lignes fortes de cette ville de la démesure avec ses étages empilés comme des cubes et griffés chacun d’un escalier de secours.
Le récit se décline au jour le jour, dès la pose du pied sur l’aéroport. Il s’interrompt au onzième jour sur une « série policière » en laissant planer le mystère sur les deux derniers journées. Domaine privé peut-être à ne pas jeter en pâture.
Mais l’ouvrage n’est pas terminé pour autant. L’auteur se lance dans un nouvel exercice, « ce qui te reste de N.Y. », douze chapitres (voyage retour non compris peut-être) d’impressions déclinées en vers octosyllabiques assez lâches où le lecteur retrouve un léger résumé (le poète est prolixe) de ce qui a été dit dans le corps du récit, façon peut-être d’imprimer en gras dans les têtes les évocations déjà faites.
Enfin, moyen très habile de taper à nouveau du marteau sur la pointe, dernier passage sur le voyage : une série de photographies en noir et blanc, de Brigitte Palaggi, compagne de voyage. Des « temps de prose », images fortes ou instantanés, comme cette jeune fille étalant et vendant sur la rue le contenu de son appartement ou cette complicité entre le saxophoniste Bill Braxton et son fils sur une scène new-yorkaise, qui impriment si ce n’était déjà fait ce sentiment de démesure et d‘insolite qui se dégage de cette ville dont on ne sort pas indemne.
Au final, l’effet de répétition aidant, les mots accumulés, déformés, minimisés ou épaissis, le graphisme, la mise en forme des textes, donnent de la ville, avec une certaine netteté, un effet de gigantisme avec la course à l’altitude des gratte-ciel dans un quadrillage serré, mais aussi une vision lilliputienne des vies qui s’imbriquent, se brassent et se côtoient de façon ordonnée et presque naturelle dans ce qui ressemble fort à l’organisation d’une ruche.
Dans cet ouvrage, Olivier Domerg laboure de façon très personnelle une parcelle de poésie contemporaine. Du paysage (urbain dans le cas qui nous concerne) exploré, il en extrait un substrat, une âme, un concentré que le lecteur filtre de lui-même. Du foisonnement des mots, de la répétition, pas certain que chacun en obtienne un même élixir. Il est sûr cependant que, sous le foisonnement des mots et l’effet de répétition, le lecteur ait été touché. N’est-ce pas là le but de la poésie ? Original mon cher Watson.
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