Titre : L’ÎLE VERTE
Auteur : Pierre BENOIT Editeur : Albin Michel, Éditeur Format : 12X19cm Nombre de pages : 314 pages Parution : 1932 Édition : 1932 (38e mille) Prix : inconnu (12 à 15F de l’époque) ISBN : |
«L’Île Verte s’étire sous le courant au milieu de l’estuaire de la Gironde. D’abord langue de terre, faite d’alluvions fluviatiles et de sables marins, elle a été peu à peu colonisée par la végétation, puis par l’homme. Dans cet isolement insulaire, l’écrivain – Pierre Benoit peut-être puisqu’il s’exprime à la première personne – pense trouver un environnement favorable à l’écriture d’un nouvel ouvrage. Peut-être pas celui qu’il pensait puisque le régisseur qui l’accueille éveille sa curiosité et lui fournit une histoire dont l’île sera le cadre, une maison en ruines le sujet et les nombreux oiseaux qui fréquentent les lieux les acteurs.
Maîtrise parfaite de la langue, conduite habile de l’intrigue, Pierre Benoit possède l’art du roman qu’il construit ici comme une histoire qu’on conterait le soir à la veillée. Lente dégringolade d’une famille, construite génération après génération, par la science et le travail de la taxidermie. Quand l’un des acteurs poursuit un rêve au-delà de la raison, il y en a toujours pour tirer les marrons de l’incendie. Pierre Benoit montre ici une belle connaissance des rapports humains dans une confrontation épique entre ceux qui renoncent, ceux qui se dévouent, ceux qui délirent et ceux qui en profitent. Et ce thème-là ne s’use pas avec les décennies, seuls les acteurs et l’environnement changent.
Certains finasseront peut-être sur l’aspect vieillot de l’écriture, telle qu’elle était en vogue dans les années trente. Qu’on se rassure, quand l’écrivain possède ainsi l’art du subjonctif, il lui serait facile de suivre les modes actuelles, le talent s’adapte à toutes les situations. Apprécions plutôt l’atmosphère que l’auteur donne à son ouvrage, une sensation de confinement due à la fois aux tensions entre les protagonistes et à l’insularité des lieux : l’isolement et les contraintes climatiques créent une pesanteur latente et une lente déliquescence qui laissent penser à un dénouement tragique. Notons enfin la richesse documentaire du roman : l’île Verte est un paradis pour la gent volatile, l’écrivain ne pouvait passer à côté. Pour l’occasion, il s’est fait ornithologue et impressionne par ses connaissances en la matière, le nombre d’espèces d’oiseaux évoquées est impressionnant. Et c’est tout à l’honneur d’un Pierre Benoit traînant derrière lui une réputation « d’écrivain à la plume facile ».
Quant à la moralité de la fable, il la laisse au lecteur qui comprendra de lui-même que la récompense ne se mesure pas au mérite et que les arrivistes, pour peu qu’ils soient malins, arrivent souvent à leurs fins. Significative à ce sujet, la citation de Baudelaire en début d’ouvrage : « Aux captifs, aux vaincus… à bien d’autres encore ! »
Maîtrise parfaite de la langue, conduite habile de l’intrigue, Pierre Benoit possède l’art du roman qu’il construit ici comme une histoire qu’on conterait le soir à la veillée. Lente dégringolade d’une famille, construite génération après génération, par la science et le travail de la taxidermie. Quand l’un des acteurs poursuit un rêve au-delà de la raison, il y en a toujours pour tirer les marrons de l’incendie. Pierre Benoit montre ici une belle connaissance des rapports humains dans une confrontation épique entre ceux qui renoncent, ceux qui se dévouent, ceux qui délirent et ceux qui en profitent. Et ce thème-là ne s’use pas avec les décennies, seuls les acteurs et l’environnement changent.
Certains finasseront peut-être sur l’aspect vieillot de l’écriture, telle qu’elle était en vogue dans les années trente. Qu’on se rassure, quand l’écrivain possède ainsi l’art du subjonctif, il lui serait facile de suivre les modes actuelles, le talent s’adapte à toutes les situations. Apprécions plutôt l’atmosphère que l’auteur donne à son ouvrage, une sensation de confinement due à la fois aux tensions entre les protagonistes et à l’insularité des lieux : l’isolement et les contraintes climatiques créent une pesanteur latente et une lente déliquescence qui laissent penser à un dénouement tragique. Notons enfin la richesse documentaire du roman : l’île Verte est un paradis pour la gent volatile, l’écrivain ne pouvait passer à côté. Pour l’occasion, il s’est fait ornithologue et impressionne par ses connaissances en la matière, le nombre d’espèces d’oiseaux évoquées est impressionnant. Et c’est tout à l’honneur d’un Pierre Benoit traînant derrière lui une réputation « d’écrivain à la plume facile ».
Quant à la moralité de la fable, il la laisse au lecteur qui comprendra de lui-même que la récompense ne se mesure pas au mérite et que les arrivistes, pour peu qu’ils soient malins, arrivent souvent à leurs fins. Significative à ce sujet, la citation de Baudelaire en début d’ouvrage : « Aux captifs, aux vaincus… à bien d’autres encore ! »
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