vendredi 29 novembre 2013

Jacques LANZMANN – Les Transsibériennes


Avec un tel titre, connaissant l’infatigable globe-trotter qu’était Jacques Lanzmann, on pouvait s’attendre à une pure immersion, par des chemins sans fin, dans les paysages sauvages de cette immense contrée. Et l’on a faux ! Complètement faux ! Lorsqu’ils viennent sur le devant de la scène, les grands espaces sont traités sommairement à force de clichés, descriptions passe-partout, auxquels viennent se mêler le sempiternel froid sibérien et la tension du pouvoir soviétique.
Le train mythique sert de décor à un huis clos où se débattent parmi quelques comparses un homme et une femme dans un jeu amoureux, du type chat entreprenant face à souris complaisante. Un amour de passage assaisonné d’un jeu de postures que l’on a du mal à suivre. Comme si on voulait arriver au but en faisant tout pour ne pas y arriver. Une affaire banale si elle n’avait été perturbée par l’arrivée de l’épouse. Une histoire où, à tour de rôle, chacun prend l’avantage pour le perdre à la page suivante. Une intrigue au souffle court qui ne résistera pas à la longueur d’un trajet de rêve qui méritait mieux.
Lors de sa sortie à l’aube des années 80, dans un autre contexte sociétal et politique, un monde où la communication filait à la vitesse du train, ce type de roman pouvait trouver ses lecteurs. Les grands ouvrages résistent au temps et marquent leur époque parce qu’ils labourent profond. Dans son décor de carton pâte, porté par une intrigue poussive proche de l’abracadabrantesque, Les Transsibériennes ne présentent guère d’intérêt à la lecture aujourd’hui. Un livre à oublier ! L’aventurier touche-à-tout Jacques Lanzmann, auteur prolifique d’une cinquante d’ouvrages, sans compter les à-côtés, devra avoir produit mieux pour rejoindre la bibliothèque personnelle.



Titre : LES TRANSSIBÉRIENNES
Auteur : Jacques LANZMANN
Éditeur : Robert Laffont (Le Livre de Poche)
Publication : 1978
Pages : 218
Dimensions : 11X17cm
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