dimanche 28 octobre 2012

Marlène MANUEL - La femme au portrait


TTitre : LA FEMME AU PORTRAIT
Auteur : Marlène MANUEL
Editeur : Editions Past’Elles
Format : 14X20cm
Nombre de pages : 320 pages
Parution : 2010
Prix : 18,00€
ISBN : 978-2-916657-10-3
Récompense : 2e prix Concours littéraire international Arts et Lettres de France 2010







Petit bout de femme bourré d’énergie, Marlène Manuel partage son temps entre la région parisienne où elle réside et travaille et l’île de Noirmoutier, sa terre d’origine où elle revient, dès qu’elle le peut, pour laisser le vent marin faire valser ses jolies nattes blondes. Cette terre plate au ras de l’eau a été sa première source d’inspiration. Ses premiers romans, Le saunier de Noirmoutier, L’inconnu du Bois de la Chaise, La fleur de sel, sont directement écrits à l’encre de l’île. Et très vite remarqués par Les Veillées des Chaumières qui les publie en feuilleton dans son magazine. Dans ses derniers ouvrages, elle s’évade vers d’autres horizons, mais revient vers l’île en 2010 y planter tout un recueil de nouvelles, Un jour à Noirmoutier.
Après un court parcours dans l’édition classique, très tôt Marlène Manuel prend son destin en main et, tel un artisan, produit elle-même ses ouvrages, de A à Z, aux éditions Past’Elles qu’elle dirige avec un certain bonheur si l’on en croit les ouvrages épuisés. Mais elle va plus loin en publiant de jeunes auteurs de l’île. En soutenant activement aussi, chaque année au mois, d’août le sympathique salon littéraire de l’Épine, en Noirmoutier.
Ses ouvrages, écrits dans une langue abordable d’accès et joliment tournée, mènent le lecteur à bout de souffle à travers une intrigue souvent subtile, romans de terroir qui trouveraient, sans rien à redire, leur place parmi ceux de l’école de Brive autour de Christian Signol et ses amis. La femme au portrait est de cette veine, qui mène la jeune Lise, avec l’aide de son amie Caroline, à la recherche d’une mère qu’elle n’a jamais connue, lorsqu’elle en découvre le visage par le plus pur des hasards. Et cela malgré la vicomtesse Eugénie, sa grand-mère, qui ne l’entend pas de cette oreille, « malheureusement, ma pauvre enfant, qu’elle te manque ou pas ne changera rien aux circonstances ! Il vaudrait mieux que tu l’admettes une fois pour toutes ». Le ton est donné. Il en faudrait plus pour mettre un coup d’arrêt, la jeune enfant n’en est plus une et ne l’admet pas. En compagnie de son amie, elle entame sa quête et conduit le lecteur de surprise en surprise vers un dénouement plutôt inattendu. Si elle nous mène, en voiture, en train, de la ferme au château, Marlène Manuel ne s’embarrasse pas de descriptions ou d’états d’âme à n’en plus finir. Elle a pris le parti de l’action qu’elle mène au pas de course sans laisser le lecteur reprendre son souffle.
Certains puristes s’étonneront peut-être de la simplicité du style – du moins admettront-ils la bonne maitrise de la langue et le choix du mot juste – ou d’une certaine monotonie du ton, voire de la linéarité de la narration qui respecte à la lettre la chronologie des faits. Sans doute auraient-ils raison s’ils ne savaient pas – c’est précisé en quatrième de couverture – que l’ouvrage a été pré-publié en roman-feuilleton dans l’hebdomadaire Les Veillées des Chaumières. Les contraintes de la publication fractionnée sont proches de la nouvelle, nécessitent clarté, simplicité et action et, dans ce genre littéraire car c’en est un, c’est le contenu de l’intrigue qui prime. De ce côté-là, on est servi, ceci malgré une petite faiblesse, l’appel un peu trop fréquent à mon goût à la rencontre fortuite pour faire avancer le schmilblick : l’histoire en perd un peu de crédibilité, donc de sa force de frappe. Ce petit bémol excepté, l’ouvrage remplit très honorablement son contrat, il a sans doute comblé bon nombre de lecteurs des Veillées et bien d’autres depuis sa publication en roman. Un bon moment à passer.

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