Titre : LES SŒURS BRELAN Auteur : François VALLEJO Editeur : Viviane Hamy Format : 13X21cm Nombre de pages : 288 pages Parution : septembre 2010 Prix : 19,00€ ISBN : 978-2-87858-320-5 |
Les romans de François Vallejo voguent dans les marges, là où les espaces sont incertains et les temps indéfinissables. Entre poésie et réalité, l’horizon brumeux est étroit et le gouffre est proche, prêt à engloutir le lecteur vers l’incrédulité et le désintérêt. Cet univers choisi par l’écrivain lui réussit puisqu’il a récolté à chaque nouvel ouvrage en moyenne deux prix, pour la plupart inconnus, c’est dommage. La réussite est question d’atmosphère et quand la roue de l’histoire déjante, l’intérêt se met en manque. Il ne faudrait jamais commencer par le meilleur ouvrage d’un auteur. Ouest (Prix de livre inter) est de ceux-là. Le face à face pesant entre le garde-chasse Lambert et son nouveau propriétaire tient le lecteur en haleine. Un face à face où les mots restent dans la gorge parce qu’on en manque devant le châtelain insaisissable, au comportement mystérieux, dont on ne sait jusqu’où ira la folie de plus en plus évidente au fil des pages. Atmosphère étouffante d’un bout à l’autre et, de mémoire, un final en pirouette qui ramène au début. De la belle ouvrage d’autant que le temps n’est pas très loin d’une même réalité dans un logis des fins fonds emmuré encore dans une carapace du XIXe, siècle on l’aura compris. L’alchimiste Vallejo avait su combiner à la perfection l’air malsain, la terre et le sang pour bâtir un or à l’Ouest.
Après l’emballement, ce fut la déconvenue. Aucun souvenir marquant de Groom pourtant avalé jusqu’à la dernière miette, de L’incendie du Chiado éteint avant la fin, Le voyage des grands hommes abandonné au milieu du gué ou Madame Angeloso oubliée dans sa voiture. Nouvelle quête donc auprès des « sœurs Brelan » du plaisir éprouvé dans la lecture d’Ouest. Comme au poker, Les sœurs Brelan se comptent par trois, orphelines aux yeux gris et caractère bien trempé. D’un coup d’œil, elles se comprennent et se mettent à parler en même temps. Et elles arrivent à leurs fins, repoussent les tutelles, enfoncent les résistances, tracent leur chemin à l’écart. Vie fusionnelle entre Marthe la douce, Sabine la sage et Judith la rebelle. Si un moment la vie, l’amour, la maladie, les sépare, ce n’est jamais définitif, le noyau se reforme à moins que l’explosion finale...
Une fois de plus, l’histoire se débat à la marge. Le style indirect, sans vrai dialogue, opère moins bien que dans Ouest où il avait fait merveille. Parce que le jardin des filles Brelan n’a pas la taille du parc de Lambert et que leur maison, bien que vaste, n’est pas un château où l’on s’enferme pendant des jours pour y créer du louche. Tout se sait chez les Brelan, on les surveille et ça discute, ça se dispute et Judith la rebelle se plait à jouer les trouble-fêtes. Le ton un peu monocorde du récit – au demeurant fort bien écrit - éprouve quelques difficultés à se mettre en phase avec les soubresauts de la maison Brelan, fatras de langueurs et d’excitations de gamines mal grandies. L’ouvrage semble survoler à vitesse constante le champ de l’intrigue alors qu’on attendrait peut-être, ici une série de loopings à décoiffer, ailleurs le vol lent de planeur n’en finissant pas d’atterrir. Bref le piège de François Vallejo n’a pas réussi à se mettre en cage le lecteur pour qu’il se sente pris à la patte par l’histoire. Peut-être lui a-t-il manqué le grain de folie nécessaire pour que ce Brelan jeté sur la table remporte le tapis.
Après l’emballement, ce fut la déconvenue. Aucun souvenir marquant de Groom pourtant avalé jusqu’à la dernière miette, de L’incendie du Chiado éteint avant la fin, Le voyage des grands hommes abandonné au milieu du gué ou Madame Angeloso oubliée dans sa voiture. Nouvelle quête donc auprès des « sœurs Brelan » du plaisir éprouvé dans la lecture d’Ouest. Comme au poker, Les sœurs Brelan se comptent par trois, orphelines aux yeux gris et caractère bien trempé. D’un coup d’œil, elles se comprennent et se mettent à parler en même temps. Et elles arrivent à leurs fins, repoussent les tutelles, enfoncent les résistances, tracent leur chemin à l’écart. Vie fusionnelle entre Marthe la douce, Sabine la sage et Judith la rebelle. Si un moment la vie, l’amour, la maladie, les sépare, ce n’est jamais définitif, le noyau se reforme à moins que l’explosion finale...
Une fois de plus, l’histoire se débat à la marge. Le style indirect, sans vrai dialogue, opère moins bien que dans Ouest où il avait fait merveille. Parce que le jardin des filles Brelan n’a pas la taille du parc de Lambert et que leur maison, bien que vaste, n’est pas un château où l’on s’enferme pendant des jours pour y créer du louche. Tout se sait chez les Brelan, on les surveille et ça discute, ça se dispute et Judith la rebelle se plait à jouer les trouble-fêtes. Le ton un peu monocorde du récit – au demeurant fort bien écrit - éprouve quelques difficultés à se mettre en phase avec les soubresauts de la maison Brelan, fatras de langueurs et d’excitations de gamines mal grandies. L’ouvrage semble survoler à vitesse constante le champ de l’intrigue alors qu’on attendrait peut-être, ici une série de loopings à décoiffer, ailleurs le vol lent de planeur n’en finissant pas d’atterrir. Bref le piège de François Vallejo n’a pas réussi à se mettre en cage le lecteur pour qu’il se sente pris à la patte par l’histoire. Peut-être lui a-t-il manqué le grain de folie nécessaire pour que ce Brelan jeté sur la table remporte le tapis.
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