Ouvrage commenté :
Titre support : LE ROMAN DE CHARETTE Auteur : Philippe de VILLIERS Éditeur : Albin Michel Nombre de pages : 480 pages Format : Publication : 17 octobre 2012 Prix : 22,00€ ISBN : 978-2-22624421-5 |
Salle culturelle d’un hypermarché (hé oui, ça existe) issu
de Landernau. Au pays de Charette, les inconditionnels (nostalgiques ?) de
Philippe de Villiers étaient nombreux, bien avant l’heure, à avoir pris
d’assaut les quatre-vingt chaises pour écouter le dieu. Il en eût fallu le
double. À l’heure prévue, il se présente, immense dans l’encadrement de la
porte, devancé par la frêle journaliste chargée de le passer au gril des
questions, qu’on se rassure, à feu doux tout de même. Applaudissements nourris,
quelques-uns derrière se lèvent et s’étonnent à haute voix de ne point être
imités par l’ensemble du public. À côté, complètement indifférent, un homme
désinvolte en survêtement taquine son ordinateur portable sans lever la tête.
L’animatrice remercie les participants et propose d’emblée, vu la foule, d’allonger le temps de dédicaces et de raccourcir d’autant celui de la discussion, voire de le supprimer. Discussion, un bien grand mot quand le débat se réduira au monologue de l’auteur, entrecoupé de trois ou quatre questions de la journaliste. Déception prévisible devant le manque de verbe !
Mais le grand Philippe prend les choses, disons le micro en main, et quand il le tient, ce n’est pas pour le poser dans la minute. Sauvé !
Ravi de l’accueil et touché, l’auteur, debout, négligeant ledivan canapé, salue chaleureusement, et tient à rassurer ceux qui s’inquiètent
de son absence médiatique, de sa disparition, « mais qu’est-ce qui se passe ? », en annonçant « je vais très bien. J’ai traversé le cancer
au galop ! ». Rappelle au passage les longues journées, « effrayantes », de travail lors de
son récent séjour aux USA (applaudissements), égratigne au passage « dans la vie, il y a des politiciens dont
le métier, c’est la politique. On voit le résultat d’ailleurs. En dehors de la
politique, ils ne sont rien. Moi ce n’est pas du tout mon cas... ».
Lui, il a tout simplement « pris
un temps de respiration » pour
s’occuper du Puy du Fou.
Petite pichenette de la journaliste qui le ramène au livre. Il a écrit sur Charette avec l’idée que cet ouvrage soit un scénario pour qu’un jour, il y ait un grand livre sur la Vendée, genre « Braveheart, Mission, La Déchirure… »
Pourquoi Charette ? C’est « celui qu’on ne connaît pas ou celui qu’on n’a pas voulu connaître, ou faire connaître, car c’est le plus gênant des chefs vendéens. » Avant de se cacher sous un lit, selon Philippe de Villiers, le général vendéen a eu une autre vie, onze ans d’une vie de marin, une « vie incroyable de héros de la guerre d’Amérique » sous les ordres du comte de la Mothe-Picquet où il se distingue aux côtés, excusons du peu, de La Pérouse, Bougainville, Kerguélen… si bien que, grâce à des états de service remarquables, il est promu à 24 ans, fait unique, au mérite lieutenant de vaisseau avant de se ranger à 27.
Et l’auteur de faire croustiller son propos d’une anecdote à propos d’un bal où le jeune homme cherche à se marier. « Il met le périscope, il voit tourner autour de lui de magnifiques goélettes, il met le cap sur l’une d’elles. À seize ans et demi, c’est une splendeur, une sorte de plante exotique mâtinée de ville dominicaine et il l’invite à danser. Excellent abordage quand une main se pose sur son épaule gauche, un grappin cela s’appelle, c’est une vieille palourde… », en réalité la mère qui lui fait cette réflexion « elle (ma fille) est trop jeune pour se marier et moi pas encore assez vieille pour y renoncer. Il embarque la palourde et ils se marient et partent en Vendée. »
Là il chasse, élève des chiens de chasse, des griffons vendéens, les meilleurs chasseurs, « vous connaissez le griffon vendéen ? Attendez un moment que je me souvienne. La queue en l’air et le nez au trou… ».
À ce moment, l’auteur abandonne un moment Charette et ses amazones pour se lancer dans un vibrant plaidoyer sur ces vendéens, gens qu’on dit arriérés, « qui réagissent à des stimuli traditionnels, le trône et l’autel », « des hirsutes qui mangent des glands dans la forêt de Grasla… » une expression qu’il reprendra trois fois ! « La porte d’entrée de la Vendée historique doit changer. La Vendée, c’est sur la carte métaphysique des points précieux de la planète un haut lieu spirituel. Charette a été un grand combattant ». Et de mettre en avant sa bravoure : la plume au chapeau qui l’exposait inutilement, « un officier de marine n’abdique jamais d’être une cible. C’est le premier sur lequel on tire depuis le bateau ennemi » ; le peloton d’exécution qu’il demande à commander lui-même, « regardez-moi tomber, un officier français ne s’effondre pas » ; une lettre laissée à une grand-mère du vicomte écrivain, Élisabeth Mesnil de Monsorbier, amazone du général rebelle, « je verserai pour la cause jusqu’à la dernière goutte de mon sang » et même Napoléon à Las Cases « il était d’une audace, une énergie peu communes ».
Du roman de Charette qui « n’est pas un livre d’histoire, c’est la vie de Charette qui est un roman », on passe sans coup férir aux dédicaces.
Philippe de Villiers s’est exprimé pendant une demi-heure sans notes, citant de mémoire, sans autre référence au livre que la vie marine du héros occupe 300 pages d’un ouvrage qui en comporte 480. Du Roman de Charette, il n’en lira pas une ligne. L’homme est un orateur brillant beaucoup, brigand un peu, pétulant énormément, vendéen à la folie, neutre pas du tout, un Don Quichotte renaissant de ses cendres après lâché par son frêle Sancho Panza.
On était venu écouter l’écrivain et on a entendu le tribun. Charette avait déjà inspiré un autre homme politique, Philippe Mestre, qui s’en était sorti avec un certain brio dès 1970 avec son Quand flambait le bocage. Qui est l’écrivain à particule Philippe de Villiers ? Un Valéry Giscard d’Estaing en mal de recyclage, un people créant le buzz pour revenir au premier plan ou un écrivain brillantissime dont le plumage se rapporte au ramage. Seule la lecture le dira !
L’animatrice remercie les participants et propose d’emblée, vu la foule, d’allonger le temps de dédicaces et de raccourcir d’autant celui de la discussion, voire de le supprimer. Discussion, un bien grand mot quand le débat se réduira au monologue de l’auteur, entrecoupé de trois ou quatre questions de la journaliste. Déception prévisible devant le manque de verbe !
Mais le grand Philippe prend les choses, disons le micro en main, et quand il le tient, ce n’est pas pour le poser dans la minute. Sauvé !
Ravi de l’accueil et touché, l’auteur, debout, négligeant le
Petite pichenette de la journaliste qui le ramène au livre. Il a écrit sur Charette avec l’idée que cet ouvrage soit un scénario pour qu’un jour, il y ait un grand livre sur la Vendée, genre « Braveheart, Mission, La Déchirure… »
Pourquoi Charette ? C’est « celui qu’on ne connaît pas ou celui qu’on n’a pas voulu connaître, ou faire connaître, car c’est le plus gênant des chefs vendéens. » Avant de se cacher sous un lit, selon Philippe de Villiers, le général vendéen a eu une autre vie, onze ans d’une vie de marin, une « vie incroyable de héros de la guerre d’Amérique » sous les ordres du comte de la Mothe-Picquet où il se distingue aux côtés, excusons du peu, de La Pérouse, Bougainville, Kerguélen… si bien que, grâce à des états de service remarquables, il est promu à 24 ans, fait unique, au mérite lieutenant de vaisseau avant de se ranger à 27.
Et l’auteur de faire croustiller son propos d’une anecdote à propos d’un bal où le jeune homme cherche à se marier. « Il met le périscope, il voit tourner autour de lui de magnifiques goélettes, il met le cap sur l’une d’elles. À seize ans et demi, c’est une splendeur, une sorte de plante exotique mâtinée de ville dominicaine et il l’invite à danser. Excellent abordage quand une main se pose sur son épaule gauche, un grappin cela s’appelle, c’est une vieille palourde… », en réalité la mère qui lui fait cette réflexion « elle (ma fille) est trop jeune pour se marier et moi pas encore assez vieille pour y renoncer. Il embarque la palourde et ils se marient et partent en Vendée. »
Là il chasse, élève des chiens de chasse, des griffons vendéens, les meilleurs chasseurs, « vous connaissez le griffon vendéen ? Attendez un moment que je me souvienne. La queue en l’air et le nez au trou… ».
À ce moment, l’auteur abandonne un moment Charette et ses amazones pour se lancer dans un vibrant plaidoyer sur ces vendéens, gens qu’on dit arriérés, « qui réagissent à des stimuli traditionnels, le trône et l’autel », « des hirsutes qui mangent des glands dans la forêt de Grasla… » une expression qu’il reprendra trois fois ! « La porte d’entrée de la Vendée historique doit changer. La Vendée, c’est sur la carte métaphysique des points précieux de la planète un haut lieu spirituel. Charette a été un grand combattant ». Et de mettre en avant sa bravoure : la plume au chapeau qui l’exposait inutilement, « un officier de marine n’abdique jamais d’être une cible. C’est le premier sur lequel on tire depuis le bateau ennemi » ; le peloton d’exécution qu’il demande à commander lui-même, « regardez-moi tomber, un officier français ne s’effondre pas » ; une lettre laissée à une grand-mère du vicomte écrivain, Élisabeth Mesnil de Monsorbier, amazone du général rebelle, « je verserai pour la cause jusqu’à la dernière goutte de mon sang » et même Napoléon à Las Cases « il était d’une audace, une énergie peu communes ».
Du roman de Charette qui « n’est pas un livre d’histoire, c’est la vie de Charette qui est un roman », on passe sans coup férir aux dédicaces.
Philippe de Villiers s’est exprimé pendant une demi-heure sans notes, citant de mémoire, sans autre référence au livre que la vie marine du héros occupe 300 pages d’un ouvrage qui en comporte 480. Du Roman de Charette, il n’en lira pas une ligne. L’homme est un orateur brillant beaucoup, brigand un peu, pétulant énormément, vendéen à la folie, neutre pas du tout, un Don Quichotte renaissant de ses cendres après lâché par son frêle Sancho Panza.
On était venu écouter l’écrivain et on a entendu le tribun. Charette avait déjà inspiré un autre homme politique, Philippe Mestre, qui s’en était sorti avec un certain brio dès 1970 avec son Quand flambait le bocage. Qui est l’écrivain à particule Philippe de Villiers ? Un Valéry Giscard d’Estaing en mal de recyclage, un people créant le buzz pour revenir au premier plan ou un écrivain brillantissime dont le plumage se rapporte au ramage. Seule la lecture le dira !
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerSur l'homme, je n'ai rien à dire, je m'intéresse à l'écrivain, à ce qu'il nous a confié lors de la présentation de son roman. Le Roman de Charette, un grand livre ? Peut-être. c'est possible car l'orateur Philippe possède aussi une bonne plume. Mais pour me prononcer, j'attends d'avoir lu l'ouvrage.
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