Avec
un tel titre, connaissant l’infatigable globe-trotter qu’était Jacques
Lanzmann, on pouvait s’attendre à une pure immersion, par des chemins
sans fin, dans les paysages sauvages de cette immense contrée. Et l’on a
faux ! Complètement faux ! Lorsqu’ils viennent sur le devant de la
scène, les grands espaces sont traités sommairement à force de clichés,
descriptions passe-partout, auxquels viennent se mêler le sempiternel
froid sibérien et la tension du pouvoir soviétique.
Le train
mythique sert de décor à un huis clos où se débattent parmi quelques
comparses un homme et une femme dans un jeu amoureux, du type chat
entreprenant face à souris complaisante. Un amour de passage assaisonné
d’un jeu de postures que l’on a du mal à suivre. Comme si on voulait
arriver au but en faisant tout pour ne pas y arriver. Une affaire banale
si elle n’avait été perturbée par l’arrivée de l’épouse. Une histoire
où, à tour de rôle, chacun prend l’avantage pour le perdre à la page
suivante. Une intrigue au souffle court qui ne résistera pas à la
longueur d’un trajet de rêve qui méritait mieux.
Lors de sa sortie
à l’aube des années 80, dans un autre contexte sociétal et politique,
un monde où la communication filait à la vitesse du train, ce type de
roman pouvait trouver ses lecteurs. Les grands ouvrages résistent au
temps et marquent leur époque parce qu’ils labourent profond. Dans son
décor de carton pâte, porté par une intrigue poussive proche de
l’abracadabrantesque, Les Transsibériennes ne présentent guère
d’intérêt à la lecture aujourd’hui. Un livre à oublier ! L’aventurier
touche-à-tout Jacques Lanzmann, auteur prolifique d’une cinquante
d’ouvrages, sans compter les à-côtés, devra avoir produit mieux pour
rejoindre la bibliothèque personnelle.
Titre : LES TRANSSIBÉRIENNES Auteur : Jacques LANZMANN Éditeur : Robert Laffont (Le Livre de Poche) Publication : 1978 Pages : 218 Dimensions : 11X17cm Prix : ISBN : |
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