samedi 16 octobre 2021

Bienvenue sur Les Livres d'Ed.

Rien à vendre. Aucun engagement, ni contrainte. Simplement des notes de lecture des livres que j’aime un peu, beaucoup passionnément, à la folie, pas du tout.
Après un silence de sept ans, quel hasard me ramène ce 12 octobre 2021sur ce site délaissé depuis plusieurs années ?
Bref, l'essentiel est d'y revenu avec en main un livre datant de sept ans, écrit par une inconnue des médias lors de sa sortie en 2014, par une maison d'édition régionale, Mines de Rien, basée dans les Charentes.
Possibilité de créer des liens vers ces pages, copie autorisée pour usage personnel uniquement. Merci.
....................................................................................................................................... Ed.

« Le livre que j’ai mûrement choisi et dont je vais me repaître, je l’ouvre avec respect. Je sais qu’il a demandé à son auteur des mois, peut-être des années de travail. Il a pesé chaque mot, examiné et réexaminé chaque phrase - sa structure, son rythme, sa musicalité, son adéquation à ce qu’elle doit traduire ...
(...)
Certains livres nous hissent très haut, d’autres nous plongent au fond du gouffre, là où il ne faut pas manquer de descendre. En nous faisant découvrir des régions de l’être humain et des aspects de la société que nous ignorions, ils nous poussent à nous ouvrir davantage, à devenir plus tolérants, à savoir mieux accepter ce qui diffère de nous.
Écrivains morts ou vivants, vous qui m’avez aidé à me construire, qui m’avez réconforté, épaulé, nourri, qui m’incitez à creuser davantage, je pense à vous avec ferveur, tendresse, reconnaissance. Pauvre et désolée aurait été ma vie si vous ne l’aviez généreusement fécondée. »
Charles Juliet, Lumières d’automne, Journal VI, 1993-1996, P.O.L., p 87

Marie-France THIERY-BERTAUD - Les Violons du Marais

Quel hasard me ramène sur ce site délaissé depuis plusieurs années ? Saturation ? Autres activités ?  Manque de temps ? Bref, l'essentiel est d'y revenu avec en main un livre datant de sept ans, écrit par une inconnue des médias lors de sa sortie, par une maison d'édition régionale, Mines de Rien, basée dans les Charentes. 

Pourquoi cet ouvrage pour initier la renaissance du site ? Peut-être, le souvenir ancien de cette auteure rencontrée lors d'un salon littéraire local. La première passion de Marie-France Thiery-Bertaud l'a conduite à l'écriture d'ouvrages de recettes de cuisine régionale de son terroir du Poitou-Charentes-Vendée. Les Violons du Marais est son premier roman publié en 2014.

Une dimension régionale…

Une première impression vient à l’esprit dès les premières pages, c’est la simplicité sous toutes ses formes, autant par le récit, la mise en page, le style, en phase complète avec les  personnages du roman, bruts et vrais. Des personnages au quotidien occupé tout entier à survivre dans les années 20 de 1900 et réparer les dégâts de la guerre dans un pays économiquement affaibli. Sans détours, ni diversions, dans un style dépouillé et direct, Marie-France Thiery-Bertaud tisse les fils de son histoire avec les mots des gens simples et cela donne un texte agréable à la lecture, sans le moindre ennui. Faire autrement aurait été déplacé. Un texte enrichi pas les coutumes, les valeurs locales des terroirs qu’elle a parfaitement exploitées.
Dans cet environnement affaibli où chacun tente de se relever, Louise, l’héroïne, quitte par choix le marais vendéen de ses origines pour joindre les bords de la Charente. Un choix nécessaire : la vie ici ne lui permettait plus, sans un sacrifice auquel elle ne se résolvait pas, de vivre la vie qu’elle désirait.

Pour les autochtones, les gens qui viennent d’ailleurs sont des perdants puisqu’ils n’ont pu vivre dans leur terroir, on s’en méfie, on les épie… parfois aussi on les accueille, comme des aubaines quand ici on a perdu des raisons de vivre. Voici la vie qui attend Louise. Dans une composition très documentée, en même temps que le jeune femme, au fil du texte, le lecteur s’imprègne de la vie quotidienne dans les Charentes du début du XXième siècle, l’importance du fleuve, les coutumes, les conséquences du progrès, les modestes et les nantis, etc.

Qui touche à l’essence de l’existence…

Mais l’ouvrage va plus loin que les particularités locales, il touche à l’essentiel de la vie en nous plongeant dans les réalités des existences, les dures conditions du travail, les difficultés engendrées par les évolutions, les catastrophes  qui brisent les projets, la difficulté de pardonner, les dérives dans les familles, mais en évoquant aussi l’amitié, la bienveillance, l’amour et les projets… Et cela suffit à faire un bon livre, qu’on lit d’une traite, quand l’histoire est bien construite. Premier roman réussi.

Et laisse le lecteur sur sa faim.

La fin de roman provoque la faim du lecteur. Un départ qui n’est pas un retour aux sources du marais, un départ qui n’est pas nécessité et cependant voulu, comme un besoin de voir ailleurs pour construire quelque chose. De nouvelles aventures en perspective qu’on aimerait partager avec l’héroïne. Il fallait juste faire preuve d’un peu de patience. Un an après, Les Violons du Marais seront suivis d’un deuxième ouvrage, Les Violons de la  Rivière Rouge (octobre 2015) et d’un autre un an pus tard Et que Vibrent les Violons (octobre 2016).

Avant un destin national.

L’histoire aurait pu s’arrêter là ! La trilogie (épuisée) sera reprise en 2018 par une maison d’édition nationale, France Loisirs, sous un seul volume Les amants de la rivière rouge sous le pseudonyme  Marie-France Desmaray ? Une belle histoire, oui !  


Titre : Les Violons du Marais

Auteur : Marie-France Thiery-Bertaud

Édition : Mines de Rien

Publication : novembre 2014

Dimensions : 14,9X21cm

Nombre de pages : 200

Prix public : 15,00€

ISBN : 978.2.917848.37.1