Quel hasard me ramène
sur ce site délaissé depuis plusieurs années ? Saturation ? Autres activités
? Manque de temps ? Bref, l'essentiel est d'y revenu avec en main un
livre datant de sept ans, écrit par une inconnue des médias lors de sa sortie,
par une maison d'édition régionale, Mines de Rien, basée dans les
Charentes.
Pourquoi cet ouvrage
pour initier la renaissance du site ? Peut-être, le souvenir ancien de cette
auteure rencontrée lors d'un salon littéraire local. La première passion de
Marie-France Thiery-Bertaud l'a conduite à l'écriture d'ouvrages de recettes de
cuisine régionale de son terroir du Poitou-Charentes-Vendée. Les Violons du
Marais est son premier roman publié en 2014.
Une dimension régionale…
Une première impression
vient à l’esprit dès les premières pages, c’est la simplicité sous toutes ses
formes, autant par le récit, la mise en page, le style, en phase complète avec
les personnages du roman, bruts et
vrais. Des personnages au quotidien occupé tout entier à survivre dans les
années 20 de 1900 et réparer les dégâts de la guerre dans un pays
économiquement affaibli. Sans détours, ni diversions, dans un style dépouillé
et direct, Marie-France Thiery-Bertaud tisse les fils de son histoire avec les
mots des gens simples et cela donne un texte agréable à la lecture, sans le
moindre ennui. Faire autrement aurait été déplacé. Un texte enrichi pas les
coutumes, les valeurs locales des terroirs qu’elle a parfaitement exploitées.
Dans cet environnement affaibli où chacun tente de se relever, Louise, l’héroïne,
quitte par choix le marais vendéen de ses origines pour joindre les bords de la
Charente. Un choix nécessaire : la vie ici ne lui permettait plus, sans un
sacrifice auquel elle ne se résolvait pas, de vivre la vie qu’elle désirait.
Pour les autochtones,
les gens qui viennent d’ailleurs sont des perdants puisqu’ils n’ont pu vivre
dans leur terroir, on s’en méfie, on les épie… parfois aussi on les accueille,
comme des aubaines quand ici on a perdu des raisons de vivre. Voici la vie qui
attend Louise. Dans une composition très documentée, en même temps que le jeune
femme, au fil du texte, le lecteur s’imprègne de la vie quotidienne dans les
Charentes du début du XXième siècle, l’importance du fleuve, les coutumes,
les conséquences du progrès, les modestes et les nantis, etc.
Qui touche à l’essence
de l’existence…
Mais l’ouvrage va plus
loin que les particularités locales, il touche à l’essentiel de la vie en nous
plongeant dans les réalités des existences, les dures conditions du travail,
les difficultés engendrées par les évolutions, les catastrophes qui brisent les projets, la difficulté de
pardonner, les dérives dans les familles, mais en évoquant aussi l’amitié, la
bienveillance, l’amour et les projets… Et cela suffit à faire un bon livre, qu’on
lit d’une traite, quand l’histoire est bien construite. Premier roman réussi.
Et laisse le lecteur
sur sa faim.
La fin de roman
provoque la faim du lecteur. Un départ qui n’est pas un retour aux sources du
marais, un départ qui n’est pas nécessité et cependant voulu, comme un besoin
de voir ailleurs pour construire quelque chose. De nouvelles aventures en
perspective qu’on aimerait partager avec l’héroïne. Il fallait juste faire
preuve d’un peu de patience. Un an après, Les
Violons du Marais seront suivis d’un deuxième ouvrage, Les Violons de la Rivière Rouge
(octobre 2015) et d’un autre un an pus tard Et
que Vibrent les Violons (octobre 2016).
Avant un destin national.
L’histoire aurait pu
s’arrêter là ! La trilogie (épuisée) sera reprise en 2018 par une maison
d’édition nationale, France Loisirs,
sous un seul volume Les amants de la rivière rouge sous le
pseudonyme Marie-France Desmaray ? Une belle histoire,
oui !
Titre : Les Violons du MaraisAuteur : Marie-France Thiery-Bertaud
Édition : Mines de Rien
Publication : novembre 2014
Dimensions : 14,9X21cm
Nombre de pages : 200
Prix public : 15,00€
ISBN : 978.2.917848.37.1